Un Modèle De Développement Durable Intégré

Jean Broudissou

Tout au Nord de la Grande-Terre de la Nouvelle Calédonie, Jean Broudissou a repris il y a quelques années l’exploitation du Relais de Poingam qui périclitait.

En peu de temps, et avec des moyens limités, ce dynamique entrepreneur a redonné vie à ce relais touristique moribond.

Activité touristique

Le relais a été rénové, la  qualité des prestations a été considérablement relevée, et la clientèle a commencé à revenir en plus grand nombre.

Le promoteur a, avant tout, compris les fondamentaux du développement touristique : dans un pays à l’écart des grands courants touristiques internationaux – la fréquentation de la Nouvelle Calédonie plafonne, bon an mal an, autour de 100 000 touristes par an depuis 30 ans en dépit des budgets exponentiels investis en promotion internationale – la seule solution pour amorcer une activité touristique durable est de s’appuyer en premier lieu sur la clientèle domestique, à l’instar de ce que pratiquent les voisins australiens et néo-zélandais depuis fort longtemps. Cette clientèle est en effet captive (c’est une ile), facile à cerner car principalement concentrée dans la conurbation de Nouméa distante de près de 500 km à l’extrême Sud de la Grande-Terre, et accessible à une communication ciblée, argumentée et raisonnée. Ce n’est que lorsque le tourisme domestique aura été maîtrisé et diversifié, que les professionnels du secteur se seront formés et aguerris, que la contribution de cette clientèle assurera au moins l’équilibre financier des structures, que l’on pourra enfin se tourner vers l’international qui apporte une forte rentabilité.

Encore faudrait-il que les politiques de tous bords comprennent qu’en matière touristique il faut laisser les professionnels agir et décider.

Diversification économique

La fréquentation touristique du grand Nord calédonien ne suffisant cependant pas, pour le moment, à assurer l’équilibre de l’exploitation du relais, son promoteur a visé la diversification économique pour assurer un développement durable, en axant ses efforts dans deux directions :

• une plus grande maîtrise des couts d’exploitation. Ainsi, les jardins du relais couvrent à présent environ 80% des besoins de la partie restauration. Des pièges à cochons fournissent également une partie de la viande.

• Une diversification des productions

• Activité de distillerie : le complexe s’est équipé d’un matériel de distillation et produit des huiles essentielles, dont des essences de niaouli, de vétiver, d’eucalyptus radiata ou encore d’eucalyptus citronné.

• Création d’un marais salant à proximité dans un périmètre protégé. Les Salins de Ko vont entreprendre cette année leur troisième campagne de récolte de sel. Jusqu’à présent la Nouvelle Calédonie n’en produisait pas.

Les Salins de Ko

 Développement durable intégré

Il s’agit donc d’un bel exemple de développement durable intégré par :

• exploitation de ressources locales,

• création de richesse,

• substitution à l’importation,

• génération d’un savoir-faire local,

• création d’emplois,

• décentralisation économique et émergence d’un nouveau pôle de développement excentré,

• consolidation d’une structure touristique en expansion.

On voudrait voir plus souvent ce type d’initiative.

Bravo, chapeau bas, respect, et encouragements de la Fondation Mundum Nostrum au promoteur dynamique et imaginatif du Relais de Poingam, Jean Broudissou.